Comprendre l'hormonothérapie

Les hormones sont des substances du corps qui modifient sa façon de fonctionner. Elles influent sur la croissance, le sommeil et sur notre humeur au quotidien et surtout sur les organes sexuels ou liés à la reproduction comme les seins. Quand ces cellules deviennent cancéreuses, elles vont être nourries par les hormones et c’est ce que l’on va limiter avec l’hormonothérapie.
On pourrait croire que l’hormonothérapie est un traitement à base d'hormone, mais c'est l'inverse, c'est un traitement "anti-hormones". Plus de détails sur les hormones ici.
L'hormonothérapie va agir pour réduire les possibilités :
- que le cancer revienne
- qu’il apparaisse dans l’autre sein
- qu’il apparaisse ailleurs dans le corps (métastase)
Ce traitement est lourd et long, mais il permet de réduire clairement la récidive.
Le médecin prescrit un type d'hormonothérapie ou une autre, principalement en fonction de si vous êtes ménopausée ou non, du risque de récidive et des réactions aux effets secondaires. La durée est généralement de 5 à 10 ans.
Le tamoxifène est un médicament prescrit depuis 1998 qui a permis à des millions de femmes et d’hommes atteints de cancer de diminuer clairement leur risque de récidive. C’est maintenant un médicament générique.
Voici une vidéo de Lili Sohn et l’Institut Curie qui explique les principaux mécanismes de l’hormonothérapie :
Quels traitements pour les femmes ménopausées ?
Dans le cas des femmes ménopausées, on recommande généralement la prise d’inhibiteurs d’aromatase pendant une durée de 5 ans.
Concrètement il peut s’agir de l’un de ces trois médicaments :
- Anastrozole (Arimidex®)
- Letrozole (Femara®)
- Exemestane (Aromasine®)
Dans certains cas, et en particulier en cas d’effets secondaires importants, il est possible d’envisager de les remplacer par le Tamoxifène en début ou milieu de traitement. Parlez à votre médecin si vous ressentez des effets secondaires trop importants.
Quels traitements pour les femmes non-ménopausées ?
Pour les femmes non-ménopausées, le traitement habituel est le Tamoxifène pour une durée de 5 à 10 ans en fonction des risques estimés par les médecins.
Pour les femmes qui ont reçu une chimiothérapie, le traitement peut être renforcé par un inhibiteur d’aromatase (l’Exemestane) qui doit être combiné avec la suppression du fonctionnement normal des ovaires. Cette suppression peut être temporaire (avec une autre hormonothérapie appelée antagonistes LH-RH) ou définitive par chirurgie. Les études montrent que cette combinaison réduit encore clairement le risque de retour du cancer par rapport au Tamoxifène seul.
Parlez à votre médecin si vous souhaitez avoir des enfants après le traitement pour l’adapter si nécessaire.
Si vous devenez ménopausée en cours de traitement, il faudra faire une prise de sang pour être sûr que c’est bien le cas. Si c’est confirmé, il sera possible de changer de type d’hormonothérapie et de passer aux inhibiteurs d’aromatase.
Que sont les agonistes LH-RH ?
Il existe trois principaux médicaments agonistes LH-RH :
- Gosereline (Zoladex®)
- Leucoproreline (Enantone®)
- Triptoreline (Decapeptyl ®)
Les agonistes de la LH-RH empêchent les ovaires de recevoir le signal qui leur demande de produire des hormones oestrogènes. Elles arrêtent donc de le faire et cela provoque une ménopause artificielle, avec arrêt des règles.
Ce changement est temporaire et les règles reprennent à l’arrêt du traitement. Cela permet d’éviter de faire une chirurgie de suppression des ovaires qui, elle, est définitive.
Pourquoi prolonger l’hormonothérapie plus de 5 ans ?
Le médecin évalue le niveau de risque de retour du cancer et peut proposer de prolonger l’hormonothérapie au-delà de 5 ans. Aujourd’hui on sait que dans beaucoup de cas, cela permettra de limiter encore un peu plus le risque de rechute.
Son choix va dépendre de l’importance du cancer initial, du risque génétique et héréditaire. La décision doit être discutée et partagée en expliquant le niveau de risque et ce que va permettre de faire gagner. C’est vous qui déciderez de ce qui est le mieux pour vous.
La couverture de

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Questions & Conseils de patients
Comment se fait le choix de l'hormonothérapie ?
Comment se calcule le bénéfice de l'hormonothérapie par rapport au risque des effets secondaires ?
L'hormonothérapie pour les cancers du seins RH+ est le traitement qui apporte le plus de bénéfices. Ce que les médecins appellent bénéfice, c'est la diminution du risque de métastase, c'est-à-dire la diminution du risque de mourrir du cancer et c'est aussi la diminution du risque de souffrir de rechute locale dans le sein traité ou dans l'autre sein. Au total, l'hormothérapie diminue le nombre de décès du au cancer du sein chaque année et c'est le traitement qui le diminue le plus.
C'est cela qui conduit les médecins à proposer l'hormonothérapie pour ceux à qui elle peut bénéficier. Ensuite, il est clairement nécessaire de pouvoir traiter et accompagner celles qui en prennent afin de gérer au mieux les effets secondaires et d'adapter le traitement si nécessaire.